Le Collectif Nocturne est préoccupé par la récente décision de la Ville de Genève d’interdire dès le mois prochain, de manière systématique et généralisée, l’usage des terrasses à partir de minuit sauf les vendredis et samedis. Depuis 2015, notre association condamne cette tendance politique à traiter les problématiques nocturnes par des interdictions et la mise sous pression des lieux et des noctambules. Cette action politique répressive et court-termiste met à mal le cadre approprié à la culture de la nuit et à son apprentissage que constituent les lieux nocturnes ; elle stigmatise les noctambules et en particulier les jeunes ; elle ne fait que déplacer la problématique et inciter les noctambules à adopter des habitudes festives dans de nouveaux espaces par défaut, en marge des lieux adaptés.
Il est regrettable que l’enjeu important de la cohabitation nocturne des usages ne soit pas envisagé dans le cadre d’une véritable politique publique de la nuit, globale et transversale, co-construite avec les lieux et les acteurs concernés. Il est nécessaire de traiter les problématiques nocturne dans une perspective de long terme et d’anticiper les conflits d’usages à l’aide de mécanismes de planification de la vie nocturne pourtant existants que sont notamment le Plan d’utilisation du sol (PUS) et la Stratégie cantonale d’aménagement des lieux nocturnes culturels et festifs.
Après 2 ans de crise sanitaire qui lèguent une méfiance renouvelée à l’égard de la nuit, notre plaidoyer pour une vie nocturne riche, vivante, diversifiée et respectueuse de la diversité des usages semble plus que jamais d’actualité : https://collectif-nocturne.ch/plaidoyer/